RECHERCHES SUR MORE.                          31
enfants1-, dont cinq seulement étaient vivants au moment de la mort de Joseph Béjard; mais il n'est pas inutile de faire remarquer, dès à présent, que Tun dès enfants qui ne vécurent pas, une fille baptisée en 1639 sous les noms de Bénigne-Madeleine, vint au monde vingt-quatre ans après le mariage de Marie Her. On ne trouve pas sur les registres de l'église Saint-Paul l'acte de cès ou d'inhumation de Joseph Béjard; sa famille avait pourtant droit de sépulture dans cette église, comme le constate le testament de Made­leine Béjard8, dont le corps fut inhumé à Saint-Paul, ainsi que celui de son frère aîné, décédé en 1659. Joseph Béjard dut mourir au commencement de 1643, car le 10 mars de cette année, Marie Hervé, sa veuve, se présente devant le -» lieutenant civil Antoine Ferrand, « au nom et comme tutrice de Joseph, Madeleine, Geneviève, Louis, et une petite non baptisée, mineurs dudit défunt et elle, » pour remontrer « que la succession dudit défunt son mari est chargée de grandes dettes, et que n'y a aucuns biens en icelle pour les acquitter. » La veuve Béjard, craignant que cette succession ne soit plus onéreuse que profitable à ses enfants, demande k y renoncer en leur nom et à ce que « les parents et amis desdits mineurs » s'assemblent pour donner leur avis à cet égard. Le conseil de famille, comme on dirait aujourd'hui, réuni aux termes de cette requète, est assisté de Gabriel Renard, sieur de Sainte-Marie, et de deux procureurs au Châtelet, maîtres Pierre Pillon et Bérenger; il est composé de Pierre Béjard, aussi procureur au Châtelet, oncle paternel, de Simon Bedeau, maître sellier et carrossier, subrogé tuteur, et de trois bourgeois de Paris, amis de la famille. L'avis des parents est favorable à l'abandon de l'héritage, le lieutenant civil approuve cette décision, et le 10 juin Marie Hervé com­paraît devant ce magistrat pour renoncer au nom de ses 42nfants • à la succession dudit défunt leur re8. » La famille
1.  Note de Beflara, dans VHistoire de Molière, par M. Taschereau; 3e édi­tion, page 215, et note manuscrite de M. A. Jal.
2.  Document n° XL.— 3. Document n° VIII.